Les génériques Emtricitabine/Ténofovir disoproxil fumarate (TDF-FTC) et Abacavir sulfate/Lamivudine (ABC-3TC) ont récemment été mis à disposition sur le marché du médicament. Une enquête visant à évaluer l’avis des patients recevant ces traitements a été menée au sein d’un service hospitalier de maladies infectieuses en collaboration avec la pharmacie hospitalière. Cette étude a été réalisée dans un hôpital général, où une grande majorité des patients est originaire d’Afrique sub-saharienne.

Il s’agit d’une étude prospective et monocentrique, s’adressant aux patients recevant TDF-FTC ou ABC-3TC en générique depuis moins de 3 mois. Au cours de la dispensation des ARV, les préparatrices en pharmacie ont rempli, avec l’accord des patients, un questionnaire anonyme. Pour chaque patient interrogé, ont été collectées : des données socio-démographiques, des éléments concernant son opinion sur les génériques en général et sa tolérance vis-à-vis de son médicament générique.

Un total de 56 questionnaires a été complété, dont 17 pour des patients traités par ABC-3TC et 39 pour des patients traités par TDF-FTC.

Un peu plus de la moitié des patients, 31/55 (56 %), savent ce qu’est un générique ; 10 patients pensent qu’un générique est moins efficace qu’un princeps, 25 qu’un générique équivaut à un princeps, et 20 affirment ne pas savoir. La différence de prix entre le générique et le princeps est peu connue (25/42 soit 60 %) et seuls 7/42 (17 %) savent qu’il existe une différence de prix supérieure à 100€. Le conditionnement de certains génériques (comprimés sous blister) n’est apprécié que par 16 % (9/56) des patients, 55 % (31/56) y sont indifférents et 29 % (16/56) préfèrent le conditionnement en flacon.

Quinze patients sur 56 (27 %) rapportent des effets secondaires après le relais du princeps au générique. La moitié des ces effets est évaluée de grade 2 par le patient, sans différence statistique retrouvée entre ABC-3TC (4/17) et TDF-FTC (11/39). Il n’a pas non plus été retrouvé de différence de fréquence d’effets secondaires entre les patients connaissant ou pas les génériques.

Dans cette population, le niveau de connaissance est faible, tant sur la définition des génériques que sur leur intérêt financier. Le conditionnement en blister n’est préféré que par une minorité de patients. Les effets secondaires suite au changement sont rapportés par environ un quart des patients sans différence entre les deux médicaments. Cette étude met en évidence la nécessité d’informer les patients sur la différence entre un générique et un princeps et de les sensibiliser sur les potentiels effets indésirables.